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Au ras des mots.

Délecter l'essence des idées.

Vivre en enfer, c'est ici.

Un silence en dessous de zéro gèle mon ardeur. De marbre, l'organisme tout entier au gré de son caprice lui obéit. La peur s'évanouit bien au delà de cette silhouette fait de chair, d'os et de sang assujettis à cette espèce capable de voyage défiant le temps(l'âme). On la flatte d'immortelle. Et la carcasse humaine ne songerait uniquement qu'à la valeur insignifiante par son omission.

Voilà L'esprit flotte. Tel un amas de fumée dans les ailes du vent. Se faufile à travers les espaces. Irrésistible. Il devient libre. Comme il n'a jamais été. Libre de parcourir les artères et interstices les plus sombres de la nuit des temps que dans les enfers il ridiculise les anges sans en être compromis.

De son périple, il vit des tas d'immondices jonchées les coins de rues qui, bercés de charognards avides d'existence. Marchands, habitants, passants et autorités cohabitent, mangent et dansent sans la moindre gêne ni signe de vie alors que dessus git un cadavre en pleine décomposition. D'impression et d'apparence plus vivant que ces morts qui mangent et piaffent. La vacuité de ce vacarme résonne. Mais les oreilles se sont assommées par ces promesses infinies d'un petit chef qui, du haut de ses considérations, se cherche lui même à travers ses paroles.

Ce vaste marché se profile à l'horizon. Tout est à vendre ou à acheter. Députés, sénateurs, ministres, bannière politique et le silence des uns. Pendant que la ville se blanchit à l'approche de chaque machin dont le dénominateur commun peut encore se prévaloir de véhicule. Les gens s'en imprègnent à l'instar d'un parfum au prix doré sur l'étagère d'un boutiquier dont la seule satisfaction se circonscrit autour de ses besoins primaires. D'ailleurs l'identité même de la ville en revêt. Poussière, détritus et égo.

Là-bas, à travers un canal écument les restent d'un chien errant. Qui plus, n'effraient ces jeunes gens aseptisés par l'alcool. Assis le long, une bouteille fait le tour. Une gorgée de temps à autre ne mettra fin au confort. Au contraire, c'est le seul moyen d'exister. Plus besoin de se former. L'accointance politique suffit.

Longeant le couloir, ce spectacle des plus ahurissants éblouit : Des porcheries élevées à même les habitations humaines. Cohabitation parfaite. Aux alentours, le rire forcé des adolescentes. A leurs seins, joints ces petits êtres squelettiques que seul leur souffle haletant témoigne un morceau de vie.

Justement. De mon cercueil j'assiste. Face à moi même je contemple. J'ai vu l'hypocrisie ridée le visage des frères, condisciples, collègues, autorités. Je m'en moque. Tout a l'air tellement normal. Je ne me sentais jamais aussi bien. Bien dans ma peau et dans mon environnement. Ca me suffit d'être moi et en être fier. Croyez-vous vraiment que c'est un rêve ? Non. C'est mon quotidien dans un bidonville. Je vis à Haïti.

Eidict Louis
 

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