États généraux sectoriels ; cette comédie qui refuse de dire son nom.

On dirait une série télévisée. Chacun des épisodes plus hilarant que d'autres. Et on attend avec impatience le prochain. Il n'y a pas mieux à soulager l'esprit et se dérider le visage face  à un gouvernement aussi marrant. L'administration Moïse-Lafontant provoque davantage de rire en une année que la troupe à "Jesifra" au cours de ces deux décennies. Quand ce n'est pas la terre, l'eau, l'air, et les personnes que le prophète Moïse va miraculeusement composer pour faire pleuvoir de la nourriture en quantité et de l'argent dans les poches des gens;  c'est la caravanne qui passe. Non pas dans le sens du renforcement des institutions pour un développement durable mais pour afficher sa grandeur nature d'homme capable de sortir le pays à lui seul dans l'impasse. Le récent épisode nous met plein la vue: Les états généraux secteriols. 

28 mars 2018. Le comité de pilotage est installé. Composé de 23 personnes dont 18 hommes (78%) et 5 femmes(22%). Ici le quota de 30% pour la gente féminine n'est pas respecté. Parmi les noms on a retenu  l'ancien premier ministreJacques Édouard Alexis qui a décliné l'invitation à cause de Yrvelt Chery qui,  selon lui, en raison de son passé détracteur, ne veut pas composer avec ce dernier. L'historien Claude Moïse, selon ses dires, n'a jamais été formellement contacté à ce sujet. Ce qui sous tend qu'un comité appelé à dialoguer pour arriver à un <<Pacte pour la stabilité et le progrès économique et social » pourtant certains membres n'ont pas été au préalable mis au courant. Absence de dialogue. 

La défection du président du comité de pilotage en date du 20 avril , Monseigneur Louis Kébreau, estimant le délai alloué (6 mois à compter du 29 mars) « vraiment très court » incompatible avec ses obligations pastorales, jette un mauvais tournant et ouvre la voie à des questionnements. D'un autre côté, le père Francklin Armand, membre du comité,  n'a jamais mis les pieds dans les réunions des États généraux. Nouvelle confirmée par Jean Claude Desgranges vice président du comité, sur les ondes de radio vision 2000 « Mais, le père Armand nous apporte sa contribution par la pensée positive et par l’esprit », dit-il pour rassurer que tout va pour le mieux au sein de la structure. Sans oublier le jeu enfantin de l'ancien premier ministre Evans Paul "estimant que le comité des Etats Généraux est un espace de lutte pour le pouvoir". Après  des échanges sulfureuses avec Rosanne Auguste, ancienne ministre déléguée aux droits humains et à la lutte contre la pauvreté extrême. Il a démissionné pour revenir sur sa décision 2 jours plus tard. 

Ce comité de pilotage est une 'image fidèle du fonctionnement des institutions de ce pays et traduit aussi le comment des  décisions devant engager la nation toute entière sont prises. Il n'est pas ici uniquement de représenter tous les secteurs à travers le comité mais il revient de voir si les 10 départements ainsi que la diaspora y sont dans la structure. Donc la légitimité de ce comité doit être questionnée. Si l'affaire Petro-Caribe est toujours dans l'impasse  et que le procès tarde à se montrer pourquoi des noms tels que Madame Duvivier Pierre Louis et L'ancien PM Evans Paul y figurent alors qu'ils sont épinglés dans le rapport ? Cela prouve à quel point que ce comité est vulnérable et non avenu. Parce qu'on ne peut pas être le problème et la solution à la fois. 

Le pays a besoin d'un dialogue sérieux entre ses fils et filles pour s'en sortir mais pas cette comédie qui refuse de dire son nom. Le vrai dialogue sera enclenché le jour où un gouvernement serait à même de s'armer de courage tout en respectant la loi en faisant la lumière sur le fond Petro-Caribe. C'est alors qu'on pourra revenir à nous-mêmes pour un nouveau départ. 

Eidict Louis.