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Au ras des mots.

Délecter l'essence des idées.

De MINUAH à MINUJUSTH : Haïti n'a jamais été si instable.

Credit GoogleHaïti est. Rien ne peut estomper cette vérité de lapalissade. Ces saisons du soleil levant, les épisodes de chaque jour dégarnis​ d'humanité, le rythme impressionnant et entraînant de ces bandes à pieds, des raras, ceux là même qui dansent pour mieux voiler un quotidien peint de manque, d'amertume et de misère, la bravoure d'un peuple qui se bat pour sa survie; renferme la plausibilité de son existence. Mais dire qu'Haïti sera, interroge.

Les effluves malodorantes emanées de la dégradation sécuritaire et les vestibules grandissant de la corruption étiolent la démocratisation à Haïti. Rendant le passage vers la modernisation et le développement bloqué à l'insuffisance des ressources administratives tenaillée à la volonté d'instaurer une politique publique capable d'enrayer les effets pervers de la pauvreté.

Sans cesse à l'épreuve des turbulences intestines, des luttes fratricides pour le pouvoir amènent les institutions à toucher le fond de la déroute. Ainsi tout un pays se destabilise. Des solutions envisagées; la communauté internationale, pour redresser la barque des institutions branlantes, en septembre 1993, par le biais du Conseil de sécurité a établi la première opération de maintien de la paix dans le pays, la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUHA).

Toujours dans l'objectif de maintenir la sécurité et la stabilité dans le pays et promouvoir l’état de droit, des missions se sont succédées de 1994 à 2001, dont notamment la MINUHA qui a assumé l’intégralité de ses fonctions en mars 1995, la Mission d’appui des Nations Unies en Haïti (MANUH), la Mission de Transition des Nations Unies en Haïti (MITNUH) et la Mission de Police civile des Nations Unies en Haïti (MIPONUH). Au contraire en guise de stabilité Haïti s'est montrée de plus en plus précaire, opaque et insaisissable.

Encore, les frasques de 2004 résultant d'un coup d'état électoral dénoncé en bloc par l'opposition politique entraînant la chute de Jean Bertrand Aristide, ont mis au jour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti MINUSTAH. Et depuis, la transition démocratique se perd dans les clivages de lutte pour le pouvoir ou la pérennisation au pouvoir. Chacune de ces élections qui ont suivi se sont émaillées de fraudes massives. Les institutions désormais s'effondrent cédant à la logique du macadam quand ce n'est pas la communauté internationale elle même qui intervient pour exiger à un organisme électoral les résultats à proclamer. Enfin !

Du déclin, une nouvelle page s'ouvre. Puisque Sandra Honoré, chef de la mission onusienne dans le pays, lors d'une conférence de presse le lundi 17 avril a annoncé le retrait progressif de la MINUSTAH avec une transition vers la MINUJUSTH. Cette nouvelle mission portera sur le renforcement des institutions de l'État de droit, la professionnalisation de la police nationale et la situation en matière de droits de l'homme.

Sans broncher, les yeux, pour l'heure, sont rivés vers la communauté internationale et les interrogations se défilent. De l'héritage du choléra et autres corollaires de violation des droits de l'homme dont la MINUSTAH était au centre des scandales et que jusqu'à présent réparation à ces quelques milliers de victimes demeure lettre morte, Haïti a t-elle besoin d'une autre mission ? Si les précédentes se faisaient côtoyer l'échec sur le sol gluant d'Haïti de 1994 à 2017 où la police nationale n'a jamais été mieux équipée, aucune réforme effective de la justice, la question des droits de l'homme s'aggrave et la pauvreté devient de plus en plus aigu, est-ce la MINUJUSTH qui va tout basculer vers le changement tant souhaité ?

Eidict Louis.

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