Réussir: Une obsession imminente

Réussir . Voilà qui met notre horloge interne en état d'alerte. Un tic de peur, un tac d'enthousiasme. Peu en importe, il suffit que l'appartenance soit listée à la classe d'en bas, ou pour mieux maquiller l'existence sociale dit classe moyenne, que l'objectif primordial de l'existence gravit en orbite de ce maître mot.

Grandir en épousant cette obsession fait d'entre nous des éléments disparates et distingués de la foule [ qualifiée] d'errants sans but. Karl Marx disait que ce n'est pas de la conscience des hommes qui détermine leur existence sociale mais l'inverse. Alors, en ces jours, il faudrait questionner la réussite par rapport à l'existence ou l'existence à la réussite. Et voilà, manifestement, nombreux sont ceux qui croient pour réussir, l'essentiel est de tirer ses épingles du jeu des rêves peuplés d'espoir aux fils dorés de la détermination, de l'esprit Positif, de la volonté et du travail acharné. D'ailleurs, qui dans cette frange sociale ne saurait triturer l'imagination à ruminer incessamment l'idée future de traverser les rives du manque, de privations et des désirs innasouvis du présent.

Ce qui fait qu'à force de vouloir réussir, ici probablement réussite se confond avec cet état d'esprit visant l'amélioration des conditions de vie matérielle, les gens sont invités à cultiver ce qui entre autres feront d'eux des gagnants. Dans le sens de penser argent. Comme qui dirait l'unique but de l'existence, si bonheur il fallait y penser, se circonscrit autour. Rien de plus ni de moins.

A tout vouloir vivre ce titre accrocheur et nous acclimater à cette culture, editent de plus en plus les livres de motivation y afférant. Ils pullulent le quotidien. En bon enfants et adeptes des théories élaborées les unes plus sensationelles que les autres, on se les arrache tels de petits pains. Et L'innondation sur les réseaux sociaux de ces fragments de textes à l'effigie de la réussite prouve à quel point et à quel niveau le bonheur présumé se fait matériel. Tout le monde veut tailler sa part du gâteau pour définitivement divorcer d'avec ce passé peint de disgrâce et de contrariété.

Il est vrai pour réussir, peu importe la connotation qu'on y attache, il faut amplement des rêves. Mais ce n'est pas suffisant. On peut beau avoir les rêves les plus fous cependant leurs réalisations accusent réception de lettre morte. Au total, ce n'était que des rêves. Bien entendu, l'élément propulseur à cette réalisation est la motivation. Sans motivation tout rêve finira dans le tiroir de l'hypothétique. Ce peut être pour un parent, pour son conjoint, pour son enfant etc... qu'on veut à tout prix réussir. Mais le pic de la motivation demeure la déception. Nombre de réalisations qui ont vu le jour témoigne leur gratitude à une déception.

Vous voulez vraiment réussir ! Alors quelle est votre motivation ?
Al Eidict Louis.